feuillage d'automne

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lundi 25 août 2014


LE SERMON SUR LA CHUTE DE ROME de J. FERRARI (Babel)


A moins de vivre sur Mars, vous n'êtes pas sans savoir que c'est La rentrée littéraire; comme vous, je m'interroge sur mes choix à venir ( pas facile de trouver La perle au milieu des 600 titres annoncés..). Il y a deux ans, je me souviens avoir craqué pour Jérome Ferrari à la même époque. Babel vient de l'éditer en poche et je ne résiste pas au plaisir de le relire et de vous inviter à en faire de même.

Tout d’abord, je tiens à rassurer ceux qui parmi ceux qui me liront qui, comme moi, seraient complètement hermétiques aux prêches ou autres discours de prédication et dans le même temps, j’aimerais également prévenir les inconditionnels de St Augustin car point de sermon dans cet ouvrage ( tout au plus l’auteur en a emprunté quelques belles paroles pour en faire les titres de ses chapitres, avec génie je dois le dire, ainsi qu’une très belle page à la fin ). Si moi-même, j’ai choisi ce roman c’est uniquement parce qu’était mentionné sur sa 4ème de couverture que le cadre en était un petit village corse. En effet, cet été là, j'avais planifié un séjour sur l'île de Beauté et j’ai de suite pensé à le glisser dans ma valise afin de le dévorer avec délectation au bord des piscines naturelles de Cavu.Mais les semaines passèrent et le livre ne me parvint pas si bien que je partis avec une biographie de Victor Hugo sous le bras, mais ça, c’est une autre histoire…
Je vous entends déjà m'interpeller "Bien, alors, si ce livre n’est ni un roman historique, ni une thèse sur l’évêque d’Hippone, pourquoi ce titre énigmatique ?"
Et bien, l’auteur s’en explique en citant, dans une première page d’introduction, et de façon très brève, quelques paroles issues de ce sermon : «  Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt ». Nous demandant implicitement de garder cette idée en tête, il nous entraîne alors assez vite dans un récit contemporain où il est question d'un monde qui s'éteint. Ou devrais-je dire de mondes au pluriel.

 Il y a bien sûr celui que vont édifier les deux principaux protagonistes  Matthieu et Libero ; le deuxième est corse depuis toujours ou presque, le premier n’en a que le nom à son grand désespoir ( ses parents ayant décidé de quitter l’île pour aller vivre et travailler à Paris). Les vacances «  au pays » en feront les meilleurs amis du monde. Aussi, c’est tout naturellement que Libero rejoint Matthieu à la Sorbonne pour y terminer avec lui ses études en philosophie. Matthieu se tournera vers Leibniz ; quant à Libero, il choisira St Augustin pour son mémoire de master. Et voilà donc notre st Augustin! Quant à Leibniz, si mes souvenirs sont bons, un des concepts de sa pensée était que ce monde était un des meilleurs des mondes possibles.

Le meilleur des mondes possibles, c’est donc ce que vont essayer d’édifier les deux amis en reprenant, contre toute attente, le petit bar du village où vivent toujours le grand-père de Matthieu et les parents de Libero ( laissant des familles incrédules et même en colère devant leur décision d’arrêter des études pourtant prometteuses). Et là derechef, vous allez m'arrêter, dubitatifs: "Le meilleur des mondes possibles dans un bar ? Il fallait y penser !". Oui, et ça marche presque au début : la fougue des deux jeunes, la plastique irréprochable des serveuses ( dont une qui a la curieuse manie d’accueillir chaque nouvel arrivant d’une caresse bienveillante sur ses parties génitales..), les chants corses d’un jeune et ténébreux natif, les spécialités locales etc..On vient bientôt de toute l’île pour y prendre un dernier verre ! Naturellement, comme vous avez bien suivi, et que le préambule de ce billet  est toujours dans votre esprit, vous en concluez que ce  monde-là va tomber ou tout au moins, vous me posez à moi la question. Je ne dévoile rien en disant que tout cela se terminera mal puisque l’auteur lui-même nous l’annonce chapitre après chapitre. Je dis simplement que c’est au fil des pages que reviennent à notre mémoire les mots d’Augustin : «  Ce que l’homme fait, l’homme le détruit ». Trop d’argent, trop de sexe, trop d’humiliations sur des plaies mal fermées..il ne faut pas être évêque pour deviner l’issue de cette aventure..

Mais, rappelez-vous, je vous ai parlé de mondes au pluriel, car il y a aussi ceux qu’a traversés Marcel Antonetti, le grand-père. Superbe récit de la vie de cet homme qui s’interrogera toute son existence sur sa légitimité, sur la raison de sa présence dans ce monde, lui qui brille par son absence sur cette photo de famille prise en 1918. 1918 : la fin d’un monde par la seule volonté des hommes. Parviendra t-il à faire partie de celui qui s’annonce, je vous laisse le découvrir..

Plaît-il? Oui, je m'y attendais un peu, je dois dire: vous vous demandez si ce livre a mérité le Prix Goncourt 2012?
Je serais bien prétentieuse, si, dans ce modeste blog, je commençais à discuter le jugement de tous ces grands écrivains qui composent le jury de cette noble institution. Je préfère laisser chacun de vous en juger. Ce que je sais c’est que » Le sermon sur la chute de Rome » ravira chacun de vous : ceux qui, comme moi, sont tombés amoureux du style de Ferrari ( il y a des phrases qu’on a envie de lire à voix haute tellement elles sont belles), ceux qui, encore comme moi, replongeront avec régal dans ces ambiances corses ( Sartène et sa région y sont très belles), puis ceux enfin qui philosopheront longtemps encore le livre refermé. En tout cas, il fait partie des livres dont j’ai envie qu’il reste pas très loin de moi, sur ma pile de livres de chevet et ça, c'est un signe...


vendredi 22 août 2014

Petite balade dans la prairie près de la maison, dernier concert de cigales...Sur le chemin du retour, se laisser offrir une brise parfumée aux  fleurs de seringat mais sentir déjà l'été qui tire sa révérence...

samedi 9 août 2014



NE T’ELOIGNE PAS de H.COBEN ( Pocket)


Après m’être posé beaucoup de questions avec JL Servan-Schreiber, et m’être un peu ennuyée avec K Pancol, je décidai de « réveiller » un peu mes rétines avec H. Coben. Et comme d’habitude, je ne fus pas déçue : une mère au  foyer américaine qui n’a rien à envier aux «  desperate housewives » de la série éponyme, un brillant photographe réduit à exercer un boulot minable de faux paparazzi, un flic obsédé par une affaire vieille de 17 ans, une barmaid sur le retour qui sert des whiskies et de l’amour aux hommes mariés de la petite ville, un  couple de jeunes gens démoniaques qui cachent leurs plus bas instincts entre les pages de leur Bible qui ne les quitte pas, un avocat atypique qui, à défaut de défendre la veuve et l’orphelin, a décidé de veiller sur la pute et le junkie …et j’en oublie sûrement. Les personnages de Coben sont tout sauf lisses, l’hypocrisie n’est pas de mise, au fur et à mesure que l’enquête progresse, les masques tombent ( en sommes-nous vraiment surpris ?) et la vérité éclate. Pourtant,d’où vient ce sentiment que,  presqu’aussitôt, derrière les blanches palissades des résidences de cette middle class que Coben connaît bien, d’autres secrets, d’autres drames se nouent que ne pourront pas longtemps cacher les rires des enfants dans les allées ?

Après l'orage....
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mardi 5 août 2014


AIMER QUAND MEME LE XXI EME SIECLE de J.L Servan-Schreiber ( Le Livre de Poche)


Le titre interpelle dans un premier temps ; en effet, qui , aujourd’hui, peut prétendre ne s’être jamais plaint du rythme effréné de nos vies actuelles, de la mondialisation, de l’invasion des écrans qui «  phagocytent » nos enfants, et j’en passe…Alors, naturellement, la première idée est de ne pas adhérer ; mais quand on découvre l’auteur de cette « injonction » , on ouvre le livre, prêt à découvrir son argumentaire. Petit rappel sur Jean Louis SERVAN SCHEIBER, peut-être : frère de Jean Jacques SERVAN SCHREIBER ( fondateur de l’Express), oncle de David ( médecin et auteur du best seller « Guérir »), il est lui-même journaliste et essayiste. Très connu à partir de 1998, date à laquelle il reprend avec sa 2ème femme le magazine Psychologies Magazine dont il fera le 2éme magazine féminin le plus vendu en France. En 2010, il lancera le magazine "CLES" dont le thème est "trouver du sens, retrouver du temps".
Dans cet ouvrage, dans un très beau style, il décline chapitre après chapitre toutes les raisons qui nous engagent au pessimisme, mais aussi tous les « antidotes » existants ou à créer qui peuvent changer la donne à la condition que l’on s’en donne les moyens. Par exemple, aux millions d’entre nous qui subissons , frustrés et coupables, le sentiment d’urgence dans nos vies professionnelles mais aussi personnelles, JLSS prédit la montée de mouvements d’indignés comme on a pu en voir il y a deux ans, mais ceux-là seront des « indignés du temps » ; concernant maintenant le fléau de l’individualisme qui mine nos pays dits développés, il confirme qu’il est en train d’atteindre ses limites ( et de citer l’enquête du Trend Observer d’Ipsos qui montre que jamais la " demande d’humain "  n’a été aussi forte dans nos sociétés en Europe , aux Etats Unis, au Japon) ; c’est comme si, nous dit-il , «  collectivement, nous demandions à trouver un havre, après avoir parcouru le monde à la vitesse de la lumière ».
Laissons du temps au temps, conseille-t-il ; à bien y réfléchir, ce siècle n’a que 14 ans !..Et pour finir de nous rassurer, il n’hésite pas à nous comparer à nos semblables qui ont dû traverser les siècles troublés qu’étaient les XV et XVI ème: cataclysme religieux (Réforme et guerres de religions), bouleversements technologiques ( imprimerie, naissance de la cartographie..), et scientifiques ( changement de la représentation du monde) etc..Leurs descendants ont -ils eu à se plaindre de ce qui s’en est ensuivi :promulgation de l’Edit de Nantes, diffusion de l’information et du savoir auprès du plus grand nombre, découverte du Nouveau Monde, développement du commerce ?
Alors, comme JLSS, ayons envie de croire en ce 21ème siècle et faisons confiance à nos enfants pour en faire la seconde Renaissance de notre Histoire.


FESTIVAL NATURE




LA VALSE LENTE DES TORTUES

Katherine PANCOL      Le livre de poche 



 Durant cette parenthèse estivale et profitant que ma fille l’ait oublié dans sa chambre, j’ai décidé de « m’attaquer » au 2ème volet de la trilogie de Katherine Pancol «  La valse lente des tortues ». D’abord parce que j’étais en panne de livre, et ensuite parce que je suis curieuse et cherchais à comprendre le «phénomène Pancol ». Après les crocodiles et avant les écureuils, les tortues donc. J’avoue, je n’ai lu ni le premier (qui, d’après un grand nombre de lecteurs, était un très bon livre) ni le dernier de la série ; une chose est sûre, je ne serai pas atteinte de Pancolmania. La lenteur qui caractérise ces charmantes bêtes, je l’ai ressentie tout au long de ma lecture, passant même quelques fois en mode accéléré pour voir où l’auteur voulait en venir…C’est peut-être la provinciale que je suis qui n’a pas voulu suivre ces personnages parisiens dans leur oisiveté que leurs comptes en banque autorisent. Heureusement, il y a les ados et les jeunes adultes de l’histoire qui rient, pestent, aiment, détestent, rêvent et ont des projets ; je m’accrochais à eux donc quand l’histoire devenait invraisemblable. «  Grosses ficelles » donc et lenteur. Pourtant, et comme dans la fable de La Fontaine, les « tortues » font une belle accélération vers la fin du livre mais l’auteur, comme ces dernières se sont essoufflés…