Sous les belles feuilles, les belles pages...
Pourquoi garder pour moi ce que m'inspirent les heures de lecture passées sous mes arbres? Quelques billets offerts par-ci, par-là, avec en bonus des couleurs et des parfums de mes douces Cévennes. Au plaisir de vous lire...
feuillage d'automne
feuillage d'automne
feuillage d'automne
jeudi 6 août 2015
Coups d'aiguilles et paroles de femmes sous les platanes centenaires de Montaigu-le-Blin
C'était un bel après-midi. Avant de reprendre la route pour mes Cévennes, un café sur la place...Là, tel un papillon, je me sens attirée par les motifs et les couleurs de vos si jolis ouvrages! Une partie de la délégation de France Patchwork Allier est là sous les arbres me dites-vous. Et on papote, on sourit, on se conseille, on se congratule, on s'admire mais sans envie, on se confie...Tisser les fils, tisser les liens...Naissent sous vos doigts des oiseaux, des fleurs, des paysages bucoliques ...autant de plaisirs pour nos yeux. Mais sans conteste, le plus beau des patchworks ce jour-là restera pour moi celui de vos sourires réunis...
6ème Printemps de la Sculpture à St Ambroix
Un R.V que je ne manquerais pour rien au monde!
Déambulation au milieu de créatures elfiques ou de champignons enchantés et enchanteurs...Rien que du bonheur!
Brun Michaël
Caparosse jean Claude
Cassiers Anne-Marie
Castillo Pablo
Cassiers Greet
Castillo Serge
Champclaux Pierre
Colenson Maryline
Coquelin Gérard
Corbi Florence
Coupey Agnès
Dardare Delphine
De Frayssinet Odile*
Etchebarne Catherine
Gourret Patrice
Jimos*
Kirsch Annie*
Kruse Charly et Annick
Lonchampt Dominique
Martinez Brigitte
Menant Gérard*
Menant Nathalie
Ménétrier Heidi
Meunier Jean-Raymond
Milleret Isa
Mitevoy Pascal
Moudjaoui Boualem*
Persy Véronique
Pinard Gaëlle
Ranc Guillaume
Roumanille Jacques
Simon Yves
Schuijt Mike *
Tételin Delphine
Thein Jean Pierre
Vallade-Huet Marie-Hélène
Vereecken Huguette
Wohlfahrt Michel *
Zadel Denis
Zambeaux Eric
Sculpteurs et étudiants des Beaux-Arts de Montevideo (Uruguay)
* Fontaines ou bassins
Déambulation au milieu de créatures elfiques ou de champignons enchantés et enchanteurs...Rien que du bonheur!
Les artistes présents cette année:
Hugues Aufray (bronze) Invité d’honneur
Niki de Saint Phalle (5 œuvres de collection privée)Brun Michaël
Caparosse jean Claude
Cassiers Anne-Marie
Castillo Pablo
Cassiers Greet
Castillo Serge
Champclaux Pierre
Colenson Maryline
Coquelin Gérard
Corbi Florence
Coupey Agnès
Dardare Delphine
De Frayssinet Odile*
Etchebarne Catherine
Gourret Patrice
Jimos*
Kirsch Annie*
Kruse Charly et Annick
Lonchampt Dominique
Martinez Brigitte
Menant Gérard*
Menant Nathalie
Ménétrier Heidi
Meunier Jean-Raymond
Milleret Isa
Mitevoy Pascal
Moudjaoui Boualem*
Persy Véronique
Pinard Gaëlle
Ranc Guillaume
Roumanille Jacques
Simon Yves
Schuijt Mike *
Tételin Delphine
Thein Jean Pierre
Vallade-Huet Marie-Hélène
Vereecken Huguette
Wohlfahrt Michel *
Zadel Denis
Zambeaux Eric
Sculpteurs et étudiants des Beaux-Arts de Montevideo (Uruguay)
* Fontaines ou bassins
dimanche 28 décembre 2014
MANET LE SECRET par Sophie CHAUVEAU aux Editions Télémaque
Je ne sais pas si, tout comme
moi, vous avez aimé le film de Woody Allen « Midnight in Paris ».
Peut-être avez-vous, comme moi encore, rêvé d’être à la place de ce jeune
écrivain américain qui, à la faveur d’une nuit magique, se retrouve propulsé au
début du XXème siècle dans un Paris flamboyant que parcourent de grands
artistes tels Lautrec, Picasso, Cole Porter…Dans ce film, il y avait aussi
Adriana, alias Marion Cotillard. La maîtresse du moment de Picasso, elle, ne
jure que par le Paris de la Belle Epoque : les Impressionnistes, St Saëns,
Debussis, Rodin…Avec elle, on finit par se poser la question : « En
matière d’art, quel est le véritable âge d’or dans notre pays ? ».
Pour Sophie Chauveau, ce serait la période qui va du Second Empire au début de
la Belle Epoque chère à la muse fictive évoquée par le cinéaste américain.
Autrement dit, celle du « règne » de Manet. Le mot est peut-être un
peu fort, mais, comment le dire autrement ? Car c’est ce que l’on ressent
après avoir, au fil des pages, traversé avec lui ces cinquante années de
scandale, de génie et d’amour bien sûr.
Quelle idée de qualifier Manet de
« souverain » quand on sait qu’il a régulièrement été interdit d’exposition
dans les Salons officiels ! Pourtant, mon sentiment c’est que c’est
précisément ce parfum de scandale qui lui tient lieu de couronne durant les
trente années où il peindra. Toutes ses œuvres sentent le soufre : Du Déjeuner sur l’herbe ( primitivement
baptisé Le bain puis La partie carrée) devant lequel des
familles entières viennent défiler au Salon des Refusés afin de se gausser les
uns gênés, les autres hilares, devant cette femme nue au milieu d’hommes vêtus,
à son Balcon dont les membres du jury
du Salon ne retiendront que le vert des volets ( ils rejetteront de la même
façon L’évasion de Rochefort mais
pour les violets cette fois !), en passant par son Olympia où son modèle, la jeune et belle Victorine, figurant une
« cocotte » de la capitale, nous toise, entièrement nue, alanguie
dans son lit, attendant le prochain « Monsieur ». La question est :
Manet était-il un provocateur ? C’est à chacun d’en juger même s’il nous
est impossible de nous mettre dans la peau des bourgeois bienpensants de
l’époque. L’auteur, parce qu’elle est parvenue à penser à la place du peintre,
nous laisse entendre une tout autre hypothèse. Au lecteur d’y souscrire… ou
pas.
S’il est vrai que le mystère
demeure sur les raisons qui ont fait de lui un peintre « maudit », en
revanche, tout le monde est d’accord sur son génie. Il serait considéré, mais à
tort, comme le précurseur de l’Impressionnisme. Et il est important de préciser «
à tort » car même s’il est le premier à cette époque à se dégager des
académismes, il se distingue de ses amis par son souci de ne bien peindre que
le réel et par les couleurs pas encore assez claires de sa palette.
Qu’importe ! Courbet le Réaliste d’abord, puis Degas, Monet, Pissaro et
les autres Impressionnistes le porteront au pinacle faisant de lui leur chef de
file à son corps défendant. Des années durant il refusera d’exposer à leurs
côtés, de peur de manquer les honneurs de l’Académie des Beaux-arts.
Heureusement, les liens qui les unissent sont plus forts. Car d’amitié, de
véritable amitié, il est question dans cet ouvrage. Avec Manet, nous nous
mêlerons avec bonheur au groupe des Batignolles : nous peindrons avec
Delacroix, rirons avec Fantin Latour, nous fâcherons avec Zola, accompagnerons
Baudelaire dans sa longue agonie…Nous croiserons même Verlaine, Rimbaud,
Gambetta et Clémenceau ! Si vous rêvez de partager le quotidien de ces
grands hommes, vous serez exaucés.
Je dis « les hommes »,
mais, à cette époque, quelques artistes féminines ont bien tiré leur épingle du
jeu. . Notamment la belle et insoumise Berthe Morisot qui restera le grand amour
secret de Manet. Secret car Manet est marié et Berthe une jeune femme encore
célibataire à qui les carcans de l’époque
ne permettent pas de circuler librement. C’est donc lors des longues séances de
pose à l’atelier, sous le regard de chaperons qui s’y relaient, que se vivra cette passion muette. De ces
portraits, il se dégage tant de tension, de désir partagé que l’on ne peut
douter des sentiments qui les liaient à cette époque de leur vie. Pour ma part,
ce sont les tableaux que je préfère.
Bien sûr, la belle Impressionniste
reste son plus grand amour ; mais il y a les autres : Suzanne, son
épouse, Victorine,Eva, Nana, Méry , Suzon. Et bien sûr, toutes les autres
petites anonymes « grisettes » ou courtisanes qui passaient à l’atelier
pour poser pour lui. Manet et ses femmes… Il a une analyse très fine au sujet
du rejet des œuvres qui les représentent : il a le sentiment que ces « messieurs »
sont incapables de soutenir le regard de ces femmes-objets dont leur argent
leur permet de jouir. C’est une forme de
maltraitance en somme. Tandis que lui, le peintre, les aime et les rend plus
belles et plus libres. Et c’est tout à son honneur.
Pourtant, il reste une ombre au-dessus
de cette elle âme. C’est Léon, le fils caché. Là aussi, l’auteur nous amènera à
comprendre comment Manet supporta cette culpabilité tout au long de son
existence.
Encore un livre où on apprend
beaucoup ; l’époque, les mœurs de la bourgeoisie, l’explosion de la
peinture moderne…Le livre refermé, on n’a qu’une seule envie : courir à
Orsay ! En attendant, peut-être vous jetterez-vous, comme moi, sur les
biographies des contemporains du peintre, à commencer par celle qui deviendra
au final sa belle-sœur, la talentueuse Berthe ? C’est tout le mal que je
vous souhaite…
samedi 22 novembre 2014
Attention: chef-d'oeuvre!
HERETIQUES de Leonardo PADURA aux Editions Métailié
Il y a deux ou trois ans, j’avais
été emballée par cet auteur, mais surtout par par son très beau livre « L’homme
qui aimait les chiens ». L’auteur s’y était pour ainsi dire mis dans la
tête de Ramon Mercader, le tristement célèbre assassin de Trotsky. Je me
souviens encore de mon enthousiasme vis-à-vis du style de cet auteur, de cette
façon inimitable d’amener le lecteur à revisiter l’Histoire avec un grand H à
travers les histoires d’hommes et de femmes qui l’ont faite. Des histoires à la
fois banales et uniques. On pouvait parler de roman historique. Soit dit en
passant, je ne fus pas la seule à tomber sous le charme. « L’homme qui
aimait les chiens » a reçu pas mal de récompenses dont celle du magazine
Lire pour le meilleur roman historique. Après les hispano-américains, c’est à
présent toute l’Europe qui découvre ce nouvel Hemingway et ce, grâce aux
Editions Métailié. Mais chut, j’arrête là les comparaisons car, bien qu’admirant
l’écrivain, Padura a quelques réserves au sujet de l’homme ( réserves qui
transparaissent aisément dans un de ses romans « Adios Hemingway »
paru en 2006.
Mais
passons maintenant à ce nouveau titre « Hérétiques » ; là
encore, on peut qualifier le livre de roman policier historique ; ou
devrais-je dire romans au pluriel car il
y a trois romans dans un. En effet, « Hérétiques » ( plus de 600
pages quand même !..) est composé de trois livres un peu à la façon de la
Bible : Le Livre de Daniel qui retrace dans un savant aller-retour entre
les années 40-50 et aujourd’hui, les vies des Kaminski : ces juifs arrivés
à la Havane peu de temps avant l’extermination programmée par les nazis ;
puis suit le Livre d’Elias qui nous transporte celui-ci dans les Pays-Bas du 17ème
siècle à Amsterdam plus précisément, où Padura nous fait partager le quotidien
de la communauté juive qui y a trouvé refuge après avoir été chassée du Portugal ;
et enfin le Livre de Judith : là, retour à Cuba, en 2008, où on suit l’enquête
visant à élucider le mystère de la disparition de Judith donc, jeune fille punk
de 18 ans grande lectrice de Nietzsche et Kundera.
Mais qui
dit polar, dit enquêteur. Et là, je m'aperçois que j'ai oublié de vous parler
de Mario Conde , personnage principal de ce roman et de bien d'autres puisque,
bien que n'apparaissant pas dans le dernier titre cité juste avant, il faut
dire que cet ex-flic à présent mi-détective, mi-brocanteur ( spécialité :
les livres anciens), traverse l'oeuvre de Padura depuis maintenant presque 15
ans. Un flic comme on les aime: une intelligence intuitive, une érudition
bluffante, pas vraiment beau mais beaucoup de charisme ; tout ça enfoui
sous une mélancolie, un mal-être dont même les femmes ont du mal en l'en
sortir. A sa décharge, il faut dire qu'il n'est pas difficile d'être désabusé
et fataliste dans le Cuba du 21ème siècle ; et à fortiori pour un ex-flic.Attendant
seulement des jours à venir qu'ils chassent les autres, Conde ne doit sa survie
qu'au mauvais rhum que lui permettent d'acheter les quelques pesos convertibles
que lui rapportent la vente de livres anciens ; au rhum mais aussi à Flaco
Carlo, le Conejo, Candito, ses compagnons de toujours .On n'est riche que de
ses amis, c'est bien connu. Bref, un personnage très attachant. Et quelle sera
sa mission dans cette histoire, me direz-vous ?Rien de moins que de
retrouver comment un inestimable Rembrandt, propriété de la famille Kaminski
depuis plus de trois cents ans, a pu quitter l'île et se retrouver dans une
vente aux enchères à Londres dans les années 2010.Et dans un deuxième temps (
et ça, c'est le sujet de la 3ème partie du roman), il est chargé de retrouver
la trace de la jeune Judith (amie, précisément d'une Kaminski là encore),
disparue depuis plusieurs jours.
Comme ça,
à première vue, on a du mal à relier les deux affaires (si ce n'est la présence
des membres de cette famille juive) ; et puis surtout, pourquoi ce titre
« Hérétiques » ? J'ai juste envie de dire, pour ne pas trop
déflorer le sujet qu'a voulu traiter Padura ici, qu'il est question de libre
arbitre, de liberté des consciences et de tous ceux qui ont eu ou qui ont le
courage de se détourner du dogme (et ce, dans n'importe quel domaine, pas
seulement celui de la religion). Que ce courage les mène vers la liberté ou
vers l'enfer, nous devons à tous ceux-là beaucoup de gratitude. Alors merci à
vous M. Padura de nous inviter dans leur humble existence.
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